Si le deuil des parents est reconnu, celui des frères et sœurs l’est beaucoup moins.  Les frères et sœurs sont souvent dans le silence, la non-communication, l’indifférence  apparente, le souci de protection des parents.

Ils ne sont pas  reconnus dans leur souffrance, pourtant réelle, et n’ont pas de lieu où en parler. Combien d’entre eux ont entendu cette question : « Et tes parents  comment vont-ils ? » « Et nous alors ? Et moi ? On ne  m’a jamais demandé comment j’allais ! » .

Pourtant lorsque l’on perd son frère, sa sœur, on a l’impression d’avoir tout perdu : son enfance, ses repères, ses certitudes, ses appuis, etc… On a l’impression de n’être plus rien sans lui. Ce que nous avons partagé avec notre frère ou notre sœur, dans la complicité comme dans  la rivalité, a fondamentalement construit notre personnalité et sans lui, sans elle, on se sent complètement anéanti, voire même  « amputé », comme le formulent certains.

Nous vivons désormais dans une famille en souffrance. Et pour nous, cette souffrance est double car non seulement nous perdons notre frère ou notre sœur, mais nous perdons aussi d’une certaine manière nos parents qui ne sont plus à même d’être les repères rassurants et soutenants dont nous avons besoin.

Cette situation fait naître une souffrance singulière qui peut durablement bouleverser notre équilibre affectif, émotionnel, intellectuel. Non reconnue, elle reste au fond de nous et peut ressurgir des années plus tard dans notre vie.

L’expérience montre que rompre l’isolement, évoquer sa tristesse, sa colère, sa culpabilité, mais aussi ses espoirs de reconstruction,  partager avec d’autres frères et sœurs qui ont vécu la même épreuve, pouvoir se parler sans crainte, se soutenir, se comprendre, dire des choses qu’on n’oserait pas dire ailleurs apporte un peu de soulagement, redonne force et confiance en un chemin possible plus apaisé.

C’est pourquoi nous proposons, au sein de l’association, des rencontres et des échanges spécifiques entre frères et sœurs, un espace de libre parole entre personnes qui traversent une épreuve commune

Notre association propose de l’entraide pour les frères et sœurs majeurs, endeuillés, que le deuil soit ancien ou récent, et quelle que soit  la cause du décès ( accident, suicide, maladie, assassinat…).

Tous les frères et sœurs engagés dans l’association sont eux-mêmes endeuillés d’un frère ou d’une sœur et sont bénévoles. Ils ont suivi une formation d’initiation à l’écoute dispensée par des professionnels.

Leur mission est d’accueillir les frères et sœurs endeuillés, de les écouter,  de partager avec eux un vécu, des ressentis.

Les échanges proposés se font dans un climat de confiance,  de respect mutuel  et de confidentialité.

D’autre part, les  frères et sœurs sont invités à participer à des journées d’amitié ou à des conférences organisées par les antennes départementales de l’association, ainsi qu’ aux week-ends  spécifiques dédiés aux familles endeuillées par suicide. Toutes ces rencontres sont à retrouver sur l’agenda du site internet..

Pour tout renseignement, s’adresser aux référents-écoutants ou à la coordinatrice dont les coordonnées sont dans la rubrique « nous contacter ».

Pour adhérer au groupe frères et sœurs, et pour recevoir le journal trimestriel, veuillez demander le bulletin d’adhésion à l’antenne à laquelle vous souhaitez adhérer ou contacter Laure Mortier reférente nationale

Un journal trimestriel

Tous les frères et sœurs qui ont pris leur adhésion  reçoivent par mail , tous les 3 mois, un petit bulletin qui permet de maintenir un lien entre frères et sœurs endeuillés. On y retrouve quelques témoignages, des réflexions de psychologues ou de philosophes, des poèmes, des chansons, des livres… :

• Par exemple, la réflexion d’une sœur sur le thème « l’écriture autour du deuil » :

   « L’écriture  permet de libérer le torrent d’émotions qui nous traverse. Face à la mort, au deuil, les émotions se bousculent. Les mots surgissent puis disparaissent. On aimerait dire et on se tait. Ou soudain, tout vient, trop vite, trop fort. Et si on l’écrivait ? » 

• Ou un article sur un thème particulier :

« Comment se construisent les relations entre frères et sœurs ?    Et quelles répercussions peuvent- elles avoir après le décès de mon frère ou de ma sœur ? »

Si vous voulez apporter votre contribution par un témoignage, un poème,  etc…  veuillez envoyer vos textes à :

– Blandine TRUONG :    ieudina@ymail.com

– Chantal GUEGAN :  anjpvfreresoeurs@gmail.com

Quelques témoignages

« Je ne parle pas de ma souffrance à mes proches, ça les gêne et ils ne comprennent pas… Quand j’ai découvert l’association JPV, ma vie a changé, j’ai enfin pu échanger avec des gens vivant la même chose. »

« JPV était, et est toujours, le seul lieu où j’ai pu parler de la mort. Notre association doit rester un lieu où parents, frères et sœurs peuvent échanger en confiance. »

« Je me sens reconnue dans ma douleur, je suis enfin comprise, je ne suis plus seule. »

« L’aide et le soutien partagés m’ont permis d’affronter mon propre deuil, ça m’a libéré, apaisé. Je me construis avec cet événement, c’est maintenant une force de vie. »

« L’absence d’un frère ou d’une sœur reste un questionnement tout au long de notre vie et peut ressurgir à tout moment… même des années après on peut avoir envie de rencontrer d’autres frères et sœurs à des moments clés : naissance, séparation de couple, deuil d’un proche… »