Olivia de Lamberterie – Éditions Stock – 2018
« Un frère, c’est les parents, sans les incompréhensions et les emmerdements, ce sont ses racines, ce terreau de l’enfance qui nous a fait pousser. » C’est ainsi qu’Olivia de Lamberterie met des mots pour définir la relation unique entre frère et sœur, cette complicité bien particulière. Elle raconte son frère cadet décédé par suicide en 2015, à Montréal. Là-bas, au Québec, on ne présente pas « toutes ses condoléances », on dit « avec toutes mes sympathies ».
« Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux. Moi, je ne voulais pas me taire. Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »